La transmission
Experience évolutive et transformatrice.
La transmission est un processus essentiel de l'Atma yoga.
En Inde, le yoga se transmet de maître à disciple dans une relation personnelle qui suppose une demande motivée de l'aspirant et l’acceptation du maître après évaluation de la motivation du futur apprenti.
L’expression « param param » signifie « l’un après l’autre », ce qui indique l’idée de progression, de petit à petit. Paramparam est le principe de transmission dans sa forme la plus précieuse. On le traduit aussi par : « succession, école dans le sens de lignée de maître à élève ». Par extension, c’est la connaissance qui passe successivement d’un maitre à son disciple ou d'un formateur à un élève.
Ce processus de transmission est la combinaison de 4 dynamiques.:
La sadhana, la clarification, l'accompagnement et la Grâce.
Simple à pratiquer, la clarification permet d'éveiller la perception et de se libérer des blocages qui freinent notre évolution. Il s'agit d'une pratique issue de l'Atma yoga.
La Clarification est une pratique thérapeutique dont l'objectif est de s'ouvrir aux impulsions de l'inconscient supérieur, le supramental, le paratma. En état de conscience modifié, un dialogue peut s'instaurer avec un accompagnateur, qui va permettre soit une libération de blocages inconscients, soit une ouverture plus grande aux messages du supraconscient.
Précisons qu'il ne s'agit pas de pratique de transes, ni de "travail" chamanique, lié au mental vital.
- Le mental vital (ou inférieur) est le mental "animal" de la vie. Il exprime en pensées et en images toute la palette de nos émotions, nos intérêts et nos passions, de nos désirs, de nos peurs et de toutes nos réactions vitales qui s'étendent du bas-ventre jusqu'à la poitrine. Il est au service de l'ego vital.
Il est sous l'influence de Râjas, le principe d'action et de réaction. Il exprime la soif du désir, du controle et du changement et aussi tout ce qui en découle.
- Le mental ordinaire puise sa substance de ses acquis et de son histoire passée; c'est toujours le même contenu. Il gère la vie quotidienne.
- Le mental supérieur (ou supraconscient) puise sa manne d'en haut, des plans supérieurs de conscience et de connaissance, en phase avec tout l'univers visible et invisible. Et c'est à chaque fois une idée nouvelle, originale, une découverte, un émerveillement, une création, une connaissance continuellement renouvelée. Le mental supraconscient, c'est une pensée qui incarne le futur, le nouveau, l'idée-force créatrice, la manifestation progressive d'une perfection et d'une plénitude incarnées dans la vie. C'est la source de toute créativité
Le développement du mental supérieur permet l'accès à un état que la tradition indienne appelle Turya en sanskrit. Il ne s’agit pas réellement d’un état supplémentaire, mais de la présence simultanée des trois états : conscient, subconscient et inconscient (vital et supraconscient).
L’énergie de l’état quatrième est très grande. Elle crée le lien réunissant tous les états du psychisme.
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La voie ensoleillée
Les sages savent l’importance d’un accompagnement personnel quand on s'engage dans le pélerinage intérieur. Ce pélerinage nous apparait comme un voyage à travers des contrées inexplorées, ou bien dans une caverne inconnue, avec des mystères et une absence de repères.
Depuis toujours, il existe une voie éclairée et une voie obscure. La voie obscure c’est d’avancer seul dans la caverne intérieure sans lumière. Là c’est l’inconnu et l’obscurité. Là sont les risques de tâtonnement, de chute, et d’égarement.
La voie éclairée suppose d'avoir une lumière pour voir clair, un accompagnateur qui éclaire par sa parole et sa présence .
"... j'ai moi-même pris la voie ensoleillée" (Sri Aurobindo)
" Sur cette voie ensoleillée, j'ai pu avancer avec joie et facilité" (Swami Radha)
"Cette voie est facile parce que le soleil éclaire le chemin. Pas d'hésitation ni de d'égarement, la lumière guide les pas de celui qui s'y engage... " (Mère)
"Connaissez-vous la « joie parfaite de saint François » ?
Voici l'histoire de St François : un jour, François demanda au frère Léo s'il savait ce qu'était la vraie joie. François répondit lui-même que, même si toutes les personnes importantes et instruites rejoignaient l'ordre des Franciscains, il n'y aurait pas de joie parfaite ; et il poursuivit :« Mais qu'est-ce que la vraie joie ? Je reviens de Perugia la nuit, dans l'obscurité. C'est un temps d'hiver, humide et boueux, il fait si froid que des glaçons se sont formés au bord de mon vêtement et me lacèrent les jambes, et le sang coule de mes blessures. J'arrive à la porte, transi de froid, couvert de boue et de glace, et après avoir frappé et appelé pendant longtemps, un moine arrive et me demande : "Qui es-tu ?" Je réponds : "Frère François". "Va-t'en ! Ce n'est pas une heure décente pour arriver. Tu ne peux pas entrer", dit-il. Et comme j'insiste à nouveau, il répond : "Va-t'en ! Tu n'es qu'un pauvre bougre sans éducation, À partir de maintenant, ne reste plus avec nous, nous sommes si nombreux et si importants que nous n'avons pas besoin de toi". Mais je reste à la porte et lui dis : "Pour l'amour de Dieu, laisse-moi entrer ce soir". Et il répond : "Non. Va demander chez les Croises . »« Je vous le dis, j'ai gardé patience et n'étais pas contrarié, voilà la vraie joie, la vraie vertu et le salut de l'âme. »
Qu'exprimait François dans ces paroles ? Qu'il n'y a en lui ni ressentiment, ni amertume, ni reproche, mais seulement la paix et la joie. Il n'est pas une victime, il ne jouera pas le jeu de la victime. Il est liberté et compassion. Cela signifie que François est « revenu à sa demeure » en Dieu, comme le fondement où résider. Il est devenu « Un » avec tous. Le moine qui le rejette et le renvoie n'est autre que le Christ lui-même. Le désir du cœur de François et la vision de son esprit ont été transformés. Désormais, son cœur et son esprit sont ouverts au monde entier. Son cœur n'est pas seulement ouverture, mais paix profonde, paix avec le monde.
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