Textes de retraite

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L’amour ne saurait être assimilé à une possession quelconque. Aimer une personne au
détriment d’une autre, ne saurait être de l’amour ; tout au plus s’agit-il d’une
préférence. L’amour dans sa pureté est comparable au parfum d’une rose : à la
disposition de tous. Le soleil ne se soucie pas de savoir sur qui il brule. On ne peut
pas retenir un nuage dans une cage dorée . L’amour vrai, le pur amour ne connaît pas
de distinction, telles que mari, femme, enfant, père, mère. En ce sens, « l’amour
personnel » devient une notion qui ne saurait avoir de sens. L’amour doit être donné
sans distinction s’il veut être.
De plus, si l’amour n’est fait que de possessions, cela n’est pas sans entraîner de
lourdes conséquences au niveau des relations que nous entretenons, aussi bien avec
nous-mêmes, qu’avec autrui. L’individu, soucieux de chercher dans l’autre des
moyens d’échapper à sa solitude et à lui-même, s’empresse de s’emparer de son
amour pour le posséder et s’assurer de sa conservation. L’amour se voit alors rabaissé
à son utilité ; il devient un moyen capable de nous détourner, un temps, de nos
peurs, il est le moyen particulièrement adéquat pour éviter à l’homme d’affronter son
existence : « Notre cœur étant vide, l’esprit dit : “Il me faut cet amour”, et nous
cherchons l’accomplissement à travers une femme, un mari. Nous cherchons à
devenir quelqu’un ou quelque chose, grâce à l’amour. Autrement dit, l’amour devient
un accessoire utile ; nous nous servons de l’amour comme moyen de parvenir à une
fin. ». L’amour est ainsi rabaissé à une forme de convoitise à même de nourrir l’ego.
L’amour, loin d’être une communion, devient une fuite de nous-mêmes, une
échappatoire, un moyen d’échapper au vide qui nous emplit et que l’on ne parvient
pas à transcender. En confondant l’amour avec nos peurs, nous annihilons toutes nos
chances de connaître véritablement l’amour. Pour dépasser un tel constat, il nous faut
apprendre à observer ce vide, cette solitude, à les dépasser, pour pouvoir prendre le
chemin de l’amour. Ce que vous appelez amour est seulement une excitation, le
camouflage momentané de votre vide. Vous vous évadiez de l’isolement à travers une
personne, vous vous serviez de cette personne pour le dissimuler. Votre problème
n’est pas cette relation amoureuse, mais c’est plutôt le problème de votre propre vide.
N’ayant pas d’amour à l’intérieur de vous-mêmes vous cherchez quelque amour qui
vous emplira de l’extérieur. 
Est-ce à dire que toute relation amoureuse est vaine ? Non, l’amour est un chemin
qu’il nous faut emprunter et sur lequel il faut sans cesse purifier ce qui l’entrave.
L’amour est la clé de voute dans laquelle s’unissent à la fois la liberté et la vérité.
L’amour est un état qui ne dépend de rien, si ce n’est de la force de chacun de cultiver
sa flamme et de répandre sa lumière. Pareil à la liberté, et à la Vérité l’amour est un
état d’être qui se conquiert et s’entretient au quotidien. (Krishnamurti)
 
 
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L’Atma yoga est un cheminement d’humilité, dans une intention de transparence, dans un désir de vérité, c’est à dire où l’on va lâcher toute prétention, tout masque, toute crainte, tout croyance que notre intelligence est l’outil de l’Eveil, toute volonté de contrôler, tout désir de paraître.
 
Il doit donc y avoir un intense désir d’authenticité, non pas espérer devenir autre ou mieux, mais devenir de plus en plus transparent, de plus en plus vrai, sans masque et sans malice. C’est cela la voie ensoleillée !
 
Le vrai but de l’Atma yoga est de comprendre ce qu’est la voie ensoleillée et d’y cheminer.
Là où luit la Présence divine, au plus profond de soi.
Et de s’abandonner à l’instant présent.
C’est cela qui donne à l’existence un but vrai et lumineux.
 
Ses phrases me touchent dans le sens où elles reflètent ce que je ressens en ce moment je me donne totalement à l’accompagnement car seul je sais que je ne pouvais pas le faire, j’ai besoin d’un être éclairé pour me guider, m’accompagner pour m’aider à voir mes masques, là où je contrôle encore.
Un accompagnateur pour me guider, pour incarner pleinement ce que je suis. Ne pas devenir autre mais transparent, cette phrase me touche tellement elle est emplie d’amour envers soi-même.
M’abandonner à cette voie ensoleillée, à l’instant présent. Révélé cette présence divine au plus profond de mon cœur, m’y abandonner avec confiance, foi. Le réaliser au plus profond de mon être, et servir le divin.
 
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Un jour après avoir maîtrisé les vents, les vagues, l’électricité et la 
gravité, nous exploiterons les énergies de l'amour, puis, pour la deuxième 
fois dans l'histoire du monde, l'homme découvrira le feu. (Chardin)
 
L'amour ne réclame pas la possession, mais donne la liberté. (Tagore)
Plutôt que d’attendre des autres qu’ils nous fournissent l’attention désirée,
nous devons être nous-mêmes un modèle et une source d’amour. (Richard
Carlson )
 
L'amour ne souffre jamais, ne ressent jamais de ressentiment et ne se
venge jamais (Gandhi)
 
Le cœur de l'homme est plus proche de la Vérité que son intelligence.
(Sri Aurobindo)
 
L’amour est la forme la plus saine de la lucidité. (Jacques Brel )
L'amour est la porte de tous les secrets de l'univers.
(Swami Vivekananda)
 
Ta tâche n’est pas de chercher l’amour, mais simplement de chercher et de
trouver toutes les barrières en toi que tu as construites contre lui. ( Rûmi )
Il y a des maladies qui ne se guérissent pas avec de l’argent, mais avec de
l’amour. ( Mère Teresa )
 
L’amour se manifeste par le service. Si tu ne l’aimes pas, tu ne le sers pas. 
( Peter Deunov 
 
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La Bible s’ouvre par le récit de la création : un hymne à la beauté. Le texte est 
ponctué par cette exclamation cinq fois reprise : « Et Dieu vit que cela était bon/
beau », le mot hébreu tov signifiant à la fois bon et beau. Bonté et Beauté sont 
synonymes.
Et si, dans la Bible, Dieu se révèle beauté, il n’est pas surprenant que la Parole 
de Dieu soit source de beauté. Bien des artistes s’y sont abreuvés.
L’Occident célèbre Dieu surtout par ses cathédrales, L’Orient surtout par ses 
magnifiques icônes
« De tout votre art, accompagnez l’acclamation » (Psaume 33,3)
Il est évidemment difficile de se faire une idée de la valeur littéraire des récits 
bibliques dans leurs traductions. Pourtant, on reste particulièrement sensible à la
poésie des psaumes.
Ces psaumes sont chantés sur un accompagnement d’instruments de musique, 
en chœurs alternés. « Criez de joie pour Dieu notre force, acclamez le Dieu de 
Jacob. Mettez-vous à jouer, faites sonner le tambour, avec la cithare 
mélodieuse, avec la harpe. Sonnez du cor au mois nouveau, à la pleine lune, 
pour notre jour de fête. » (Ps 81,1-4).
Même dans une traduction, le rythme de certains versets demeure bien 
perceptible :"Quand je vois tes cieux, œuvre de tes doigts, la lune et les étoiles 
que tu fixas, qu’est donc l’homme pour que tu penses à lui, l’être humain pour 
que tu t’en soucies." s 8,4-5).
On tombe sous le charme mystérieux de certains autres :
« Les cieux racontent la gloire de Dieu, le firmament proclame l’œuvre de ses 
mains. Le jour en prodigue au jour le récit, la nuit en donne connaissance à la 
nuit. Ce n’est pas un récit, il n’y a pas de mots, leur voix ne s’entend pas. Leur 
harmonie éclate sur toute la terre et leur langage jusqu’au bout du monde. » (Ps 
19,2-5).
La Beauté est l’un des attributs de Dieu. Mais il n’y a guère que les mystiques 
qui s’en souviennent. « Tard, je vous ai aimé Beauté si ancienne et si nouvelle ; 
tard, je vous ai aimée. C’est que vous étiez au-dedans de moi et, moi, j’étais en 
dehors de moi. » (Saint Augustin, Confessions 10,27
 
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Deux dynamismes spirituels sont en jeu chez l'humain pour l'évolution spirituelle. Ces deux dynamismes se complètent.
 
Il est assez vain de croire pouvoir parvenir à la Réalisation spirituelle en n’utilisant qu’un seul de ces dynamismes.
 
Ce sont : l'effort et la Grâce.
 
L'effort a faire commence par : harmoniser sa vie, puis apaiser le mental, puis prendre une voie, et ultimement, conduit à s'abandonner sans réserve au Divin, à la Mère divine. 
Vous n'aurez plus alors ni inquiétude, ni hésitation, ni douleur.
 
Et la Grâce, la manifestation de Mère,  viendra en réponse à votre sadhana, à votre foi et à la pureté de votre aspiration.
 
La foi est une ouverture de conscience. Telle une porte qui ouvre vers l'intérieur, qui ouvre la conscience individuelle à la conscience cosmique, l'ego à l'Atma, le moi au Divin.
 
La foi, dans notre démarche à La Ligerie, est une attitude intérieure qui nous révèle notre nature d'enfant de la Mère divine.
 
« Je me reconnais enfant d’une mère divine, petit enfant de La Mère divine. »
 
Méditer c’est d’abord se détendre, puis se mettre dans cet attitude intérieure : « je suis l’enfant de la Mère divine ».
 
La décoration de la pièce me le rappelle.
Je l’intériorise, je l’installe dans mon cœur.
 
Et je m’abandonne à l’instant présent, et je m’offre à la douce présence divine.
 
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Un jour, des disciples viennent voir Abba Antoine. Abba Antoine veut les mettre à l’épreuve. Alors il leur donne une parole de la Bible et leur demande : « Que veut dire cette parole ?  » Chacun explique le mieux possible. Mais Abba Antoine dit à chacun : « Non, tu n’as pas trouvé ».  Joseph est le dernier qui doit répondre ; il dit : « Je ne sais pas ». Alors Abba Antoine dit : « Vraiment, Joseph tu as trouvé le vrai chemin. 
Par ses anecdotes les Pères du désert délivraient un enseignement spirituel inoubliable. Ici, c’est la reconnaissance du non-savoir qui est louée par Abba Antoine : celui qui se sait ignorant est ouvert au progrès spirituel, mieux que ceux qui prétendent déjà savoir. Le peuple était friand de ces histoires et courait au désert entendre les maîtres spirituels qui avaient fui la mondanité du christianisme urbain de l’époque. Certains se mettaient à leur école, demeurant des heures, des jours, des mois en leur compagnie pour avancer grâce à eux sur le chemin de la sainteté intérieure.
Cette relation maître-disciple est constitutive de toutes les traditions spirituelles. Le Talmud déclare explicitement : « quiconque apprend par lui-même n’est pas comparable à qui reçoit l’enseignement d’un maître.   
Impossible de grandir sans s’appuyer sur plus grand que soi.
Jésus a tout de suite été perçu comme un rabbi à nul autre pareil. 
« En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. »
Est rabbi celui que des disciples appellent ainsi, car nul ne s’autoproclame maître. Est  disciple celui qui s’attache à son maître pour apprendre de lui par ses gestes, sa vie et ses paroles. La relation qui existe entre les deux est empreinte de respect mutuel, de pédagogie, de soutien. 
Il est essentiel de noter ce passage du « quoi ? » au « où ? »
Un indice de la profondeur de cette quête spirituelle dans ce texte d’évangile est la réponse de Jean et André. Jésus leur demande : que cherchez-vous ? Avec finesse et justesse, ils ne décrivent pas quelque chose à acquérir (le savoir, la sagesse, le bonheur). Ils répondent par une autre question: où demeures-tu ? Ils deviennent ainsi disciples par le fait de passer du « quoi ? » au « où ? ». Ce qu’ils désirent n’est pas l’acquisition de quelque chose, ni même l’imitation de ce qu’il faudrait faire, mais la possibilité de demeurer avec Jésus, d’habiter son lieu, de rester avec lui.

 

 

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 Ressentir et découvrir... que tout est Un...
Le moi, l'être, le Soi, la vie, tout est Un.
Ultimement et fondamentalement, tout est Un.
Alors que sur le plan relatif tout est différent, tout est duel.
Le Moi connait la dualité. 
Le Soi connait l'Unité.